mardi 13 avril 2021

Garrigue et capitelle 3. La capitelle du serre de Lavesque

Au printemps 2020, nous avions découvert la base d'une ancienne capitelle. Il ne restait plus que le socle et pas beaucoup de pierres à proximité. Il a donc fallu rechercher, rassembler, déplacer les matériaux et nous avons peine à imaginer le labeur de nos anciens avec leur brouette ou leur charrette à bras pour transporter les tonnes de pierres nécessaires. Un an après, la capitelle est enfin reconstruite. Le panneau qui la nomme a été posé tout récemment. La tâche a été particulièrement pénible avec les restrictions sanitaires qui nous ont contraint de travailler à deux ou trois, rarement plus. C'est un peu la capitelle des confinements !






vendredi 9 avril 2021

Garrigue et capitelles 2

 

La capitelle de Mayol, dite du Piémontais, sur le serre des Cardayres, est un exemple de cette ruralité aujourd’hui oubliée.

Depuis plusieurs années, l’association AMPHORE, qui a déjà restauré plusieurs de ces édifices, réfléchissait à la restauration de cette cabane.
Il fallait débroussailler près d’un demi-hectare de chênes verts entrelacés par la salsepareille. Le coup de pouce a été donné par l’assureur et mécène de l’association. Cela permet l’acquisition du petit matériel nécessaire.. Une vingtaine de bénévoles a œuvré, en trois fois, pour rendre le terrain présentable, découvrir les ruines de la capitelle et de plusieurs enclos à moutons.
Ces opérations ont commencé à l’automne, la reconstruction est prévue dès que les conditions sanitaires le permettront.
Leur capitelle est l’une des fiertés de la famille Mayol qui s’y rend chaque année à Pâques. Dans les années 1920, alors que les photos sont rares et réservées aux seuls événements d’importance, un membre de la famille est photographié sur le toit de l’ouvrage.
Maurice Mayol se souvient, à la fin des années 1940, s’être occupé encore d’une trentaine d’oliviers près de sa capitelle.
Mais le grand incendie de 1976, la modernisation, la vie citadine, vont avoir raison de l’économie des garrigues, aujourd’hui reconvertie en terres de promenades.
Si nos projets de restauration de la capitelle de Mayol peuvent se concrétiser, nous espérons bien faire découvrir au plus grand nombre la construction restaurée à la fin de l’été.
À propos du nom de la capitelle :
L’histoire raconte que le géomètre, chargé de recenser les différentes parcelles, se présenta un jour sur le terrain de la famille Mayol. Il rencontre un ouvrier italien, peu familiarisé avec la langue de Molière et choisit d’appeler l’endroit : capitelle du Piémontais !







mercredi 7 avril 2021

Garrigue et capitelles

 L’histoire des capitelles sur notre territoire commence certainement au milieu du XIXᵉ siècle.

La garrigue est alors une vaste friche. Les arbres sont coupés trop jeunes et le bois, pour le chauffage et la cuisson, est rare et les moutons omniprésents jusqu’à’ la Révolution contribuent à sa dégradation. Les troupeaux commencent à décliner à la fin du siècle. La viticulture est bien plus rentable que l’industrie du textile, déjà soumise à la concurrence mondiale.
Le maire de l’époque, Guillaume Ducros, alors choisi par le préfet du Gard, lui-même désigné par l’empereur Napoléon III, décide de vendre les garrigues, partie importante du patrimoine foncier de Saint-Geniès, soit pour renflouer pour renflouer les caisses de la commune soit par excès de libéralisme.
Beaucoup de personnes vont acquérir une parcelle parmi les centaines mises en vente, comme le montre l'extrait du cadastre ci-dessous.
Ces lopins de terre vont être travaillés, jour après jour, pierre après pierre, sur leur peu de temps libre.
La crise du phylloxéra, à partir de 1874, va ruiner l’économie locale et Saint-Geniès va perdre, en quelques années 200 de ces habitants, forcés de s’expatrier dans les villes industrielles. La première guerre mondiale provoquera une autre saignée, tandis que les femmes et les enfants sont contraints de s’occuper de l’essentiel, la vigne. Les garrigues ne retrouveront jamais leur activité ancestrale.